Emile THIVIER
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"Un académique au temps des impressionnistes"
La vallée du Modon
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La Réprimande
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LE BERRY
L'arrivée dans la campagne berrichonne signifie, pour l'oeuvre d'Emile Thivier, le passage définitif à une palette lumineuse. Les expériences qu'il réalisa dans le Midi puis en Suisse, qui amorcèrent ce changement, furent entérinées par l'installation aux Cognées. C'est aussi l'occasion de découvrir intimement la campagne et l'extraordinaire répertoire de formes et de couleurs qu'elle peut offrir à l'artiste. Emile Thivier précisait toutefois : "le pays, pas les gens ...", tout intéressé qu'il soit par la vie rurale, il vivait très en retrait de la population villageoise, un châtelain, et n'aurait toléré que ses enfants suivent les cours de l'école communale.
Les oeuvres rassemblées (...) comprennent en premier lieu les documents dits biographiques, les représentations des Cognées et des alentours. Puis viennent les paysages berrichons, du Boischaut Nord jusqu'à la Creuse. Dans cette partie, Emile Thivier se révèle très proche des peintres de l'Ecole de Crozant, tant au point de vue des sujets retenus, que de la technique et de la concordance chronologique. Pourtant, il n'appartint jamais à ce mouvement pictural qui réunit entre autres Armand Guillaumin et Fernand Maillaud ...
Emile Thivier et Marguerite Paing fixèrent sur la toile des moments typiques de leur vie de provinciaux aux Cognées : le goûter, la promenade, toute l'ambiance d'une petite ville, son activité maraîchère et artisanale, mais aussi sa misère.Un tableau comme l'Elu montre comment les journaux qu'ils recevaient régulièrement leur permettaient de garder le contact avec la vie parisienne et politique.
Ce sont surtout les dernières toiles d'inspiration berrichonne qui consacrèrent la notoriété d'Emile Thivier. Les plus reproduites de ses oeuvres furent en effet les scènes de bergères et de troupeaux paissant, et non les premières toiles académiques primées. Sur les terres attenantes au château, Emile Thivier découvre les moutons et en fait de nombreux dessins, qu'il réinsère ensuite dans de vastes compositions. Ces tableaux rappellent que les bêtes étaient gardées ou bien par les personnes âgées, ou bien par les jeunes filles. Ces dernières s'occupaient en effectuant quelques travaux de couture qui arrondissaient leurs revenus.
L'ensemble des toiles de bergères constitue un fabuleux catalogue de costumes traditionnels, par la variété des coiffes et des manteaux qu'Emile Thivier faisait revêtir à ses modèles. En effet, peu intéressé par les campagnards, il préférait demander à sa famille ou à ses gens de maison de prendre la pose, parfois même de tenir les moutons le temps d'un croquis ... Françoise Thivier évoque ces séances : "Et puis il nous a représentées, nous, qui étions les modèles qu'il avait sous la main. il prenait nos femmes de chambre, il leur faisait mettre une cape de bergère, des sabots et il les mettait dans ses tableaux. Et ces jeunes filles étaient très gentilles, très complaisantes, très obéissantes. Alors quand il disait : "J'ai besoin de vous pour le tableau" alors la fille allait trouver ma mère et lui disait : "Madame, Monsieur a besoin de moi, je n'ai pas fini le ménage". "Eh bien allez-y, je finirai". Et maman finissait le ménage.".
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Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre
24 Place Gambetta 36000 Châteauroux