Emile THIVIER
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"Un académique au temps des impressionnistes"
Suzanne au maillet
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LES PORTRAITS
Le Second Empire avait consacré les portraitistes dits "mondains". Ceux-ci devaient être capables de rendre le mieux possible leur sujet, tout en sachant habilement gommer quelques défauts. Le décorum jouait un rôle très important, puisque toute indication que le public pouvait déchiffrer sur le tableau explicitait la position sociale du modèle. Ainsi la plupart des personnalités qui pouvaient s'offrir le pinceau d'un Winterhalter se font-elles représenter en costume d'apparat, dans un riche intérieur parfois seulement perceptible grâce à un fauteuil ou une étoffe.
Le portrait est bien souvent, au XIXème siècle, une activté au moins alimentaire, sinon de vocation, pour les peintres qui se distinguent lors des salons. Emile Thivier n'échappa pas à cette règle et la première partie de sa carrière est jalonnée de portraits commandés par une riche clientèle bourgeoise. Vers 1870, pendant son service militaire, il réalise le portrait de son capitaine, qui en échange le dispensa de corvées.
Le Portrait de M. Cendre peut être classé parmi les peintures académiques, au moins par sa facture et les tonalités sombres. Pourtant, la pose adoptée par le modèle est peu conventionnelle : accoudé sur son bureau, il fixe directement le peintre et le spectateur.
L'Autoportrait reproduit est réalisé avec une touche plus
libre, plus vaporeuse, dans des demi teintes plus chaudes. Le peintre, qui dans ce cas ne
dépend ni de la rémunération d'un commanditaire, ni d'un jury de salon, se permet un
style plus personnel, qui ne fait que s'accentuer dans les portraits de famille.
Il prit maintes fois Marguerite Paing pour modèle. Dans un climat intime et familier, il
n'est plus alors question de faire des fonds neutres, c'est la nature qui sert de décor.
Si le tableau Portrait de Marguerite Paing 1920 utilise la
verdure d'une façon bien timide, c'est un feuillage presque uniforme qui se substitue aux
coloris sombres, les autres tableaux laissent éclater la couleur et n'hésitent pas à
présenter le modèle dans son paysage quotidien parfaitement identifiable (marches
d'escalier, Suzanne au bord de l'étang ...).
Marguerite Paing ne fut pas la seule à prendre la pose. Il aima également immortaliser sa première épouse Claire Hulot, ses filles Suzanne, Madeleine ..., et saisir dans de chaleureux instants les gens de maison s'occupant des enfants. D'autres modèles inconnus (Les jeunes gens, Le peintre), lui offrirent une troisième source d'inspiration entre les scènes familiales et les portraits mondains.
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